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Sun Trip Tour 2019, étape 4 : de Divonne Les Bains à Chamonix

Une nuit courte et mouvementée, une très belle journée avec son lot de rencontres, de beaux paysages et nous voici déjà au pied du Mont Blanc !!

Bilan du jour 7

  • ensoleillement : 80% avec une portion sous forêt.
  • kilomètres parcourus : 131 km
  • départ batterie chargée
  • charge solaire : 970 Wh
  • consommation : 1047 Wh (8 Wh/km)
  • insectes percutés : beaucoup
  • insectes avalés : zéro
  • baignade : oui
  • nuit sous la tente : non
  • ours apercus : zéro

Itinéraire

Divonne les Bains – Genève – Annemasse – Bonneville – Cluses – Marignier – Magland – Passy – Servoz – Vaudagne – Les Houches – Chamonix.

Acte terroriste sur la plage

Dormir sur une plage est tout un art.

En bord de mer, il faut se faire discret sans détruire les dunes et se méfier des engins de nettoyage qui sont à l’œuvre dès l’aube.

Le bivouac en bord de lac comporte aussi des risques et les Suntripeurs l’auront appris à leurs dépens !

Car lors de notre bivouac (en accord avec la ville de Divonne), l’arrosage automatique s’est déclenché au beau milieu de la nuit et au beau milieu de nos tentes.
La nôtre a miraculeusement été épargnée… de même que nos vélos.

Cet événement a profondément marqué les esprits alors je te livre ici les témoignages de 2 témoins oculaires :

Premier témoin

À proximité de notre tente, celle d’Olivier et Norbert avec dans le rôle de l’arrosé-arroseur, Olivier :

« Vers 3h du matin, on est réveillés par ce qui semble être un jet d’eau puissant sur notre tente, qui vient et qui part. Et pas seulement le son, mais aussi l’eau qui rentre dans notre tente qu’on n’avait pas fermée complètement pour avoir un peu de fraicheur pendant la nuit.

Norbert ouvre la moustiquaire et pan, plouf, on se prend le jet d’eau en pleine face et dans nos sacs de couchage. Il referme vite, et je commence à fumer mon envie de tuer celui ou celle qui nous fait le coup du tuyau d’arrosage en pleine nuit.

Je sors et dehors, c’est le chaos et la panique. Je ne vois personne avec un tuyau d’arrosage mais le système automatique d’arrosage qui est sorti du sol à 2 mètres de notre tente directement en face de notre entrée. Je mets le pied dessus pour éviter d’avoir encore plus d’eau dans la tente.

Là, j’entends Benoît qui rigole depuis sa tente. Lui n’est pas arrosé par les jets et observe les cris et le chaos. Histoire de ne pas rester seul humide et énervé je saisis le sprinkler à pleine main et force la direction du jet vers l’ouverture de sa tente. Benoît commence alors à crier et s’excuser de son fou rire. Il ferme sa porte et je replace le jet dans une direction qui n’arrose plus personne.

10 minutes plus tard, l’arrosage cesse et les sprinklers disparaissent dans le sol.

Nate, je pense, a la bonne idée de mettre des canoës à l’envers à l’emplacement des sprinklers, histoire qu’en cas d’un autre arrosage, on soit tous protégés pour le reste de la nuit. Il nous a fallu 30 minutes pour éliminer l’eau de notre tente…

Heureusement au petit matin, le soleil était là pour presque sécher notre tente et l’ensemble de nos affaires avant le départ. »

La puissance des jets est incroyable !

Deuxième témoin

Non loin de nous sur la gauche, Benoît, qui a le contact et le rire faciles :

« Petit bivouac au bord du lac, tout le monde est super bien installé, les tentes sont alignées, les vélos ont profité des derniers rayons du soleil pour recharger. La nuit s’annonce paisible mis à part les ronflements lointains de quelques participants éreinté. Cependant, l’ennemi est là, tapi dans l’ombre, prêt à faillir sur ses victimes bien trop faciles.

Soudain, vers 3 heures du matin, un bruit d’eau assez fort. Quelques secondes pour comprendre qu’il s’agit d’eau et pourtant personne n’annonçait d’eau… un orage aurait éclaté ?

Ouvrir la tente, un peu fatigué et comprendre que l’arrosage automatique vient de se mettre en route. Je ne suis pas touché mais je vois certaines tentes sous les jets puissants dont quelques-unes sans double toit : il faisait chaud et pas pluie à l’horizon. Réveil brutal. J’attrape l’appareil photo pour immortaliser ce moment improbable et là plus de batterie… Dommage !

À ce moment-là, je vois Olivier qui ouvre sa tente juste en face de moi. L’arroseur est à moins de 20 centimètres de sa tente quand soudain fourbe comme un arroseur il s’oriente vers l’entrée de la tente et le visage d’Olivier. La précision est diabolique et voilà notre Olivier pris pour cible… Je rigole de la mésaventure quand Olivier maitrisant l’arroseur comme personne et le domptant comme un indien le ferait d’un mustang, l’oriente vers moi dans un mouvement inattendu. Je suis vite puni de ma franche rigolade.

Certaines tentes ont des affaires bien trempées, l’angoisse avec ce genre d’ennemi fourbe c’est qu’il peut frapper à tout instant.

Alors la solidarité s’organise, certains proposent au cas où de partager leurs tentes sèches (mais il n’y aura pas besoin), j’essaye de trouver le circuit électrique de commande pour déconnecter mais il n’y a pas de circuit spécifique… D’autres vont chercher les kayaks pour qu’ils servent de bloqueurs et enfin d’autres (dont Perrine) décident par solidarité de ne pas se réveiller.

Tout est bien qui finit bien, une petite anecdote à partager, pas de conséquences dramatiques. »

Droit de réponse : si si, j’étais bien réveillée mais ni moqueuse, ni solidaire, je n’ai pas mis le nez dehors…

Matinée cool

Réveil paisible sur la plage de Divonne (Norbert vérifie que son sac de couchage est sec)

Malgré la courte nuit, on se réveille sous un ciel sans nuage.
C’est bon pour le moral des héliocyclistes !

La baignade dans le lac fantasmée, rêvée est mise à exécution et savourée.

Au petit déjeuner, je rencontre Anick-Marie.
Elle vient en renfort de l’organisation pour la 2ème semaine du Sun Trip Tour.

J’ai l’impression de déjà la connaître puisque j’ai lu et apprécié :

  • La Bible du Grand Voyageur parue chez Lonely Planet.
  • son blog Globestoppeuse qui m’a fait connaître le Sun Trip.
  • Suntrotteuse, le livre dans lequel elle raconte son Sun Trip 2013 jusqu’au Kazakhstan.

J’ai depuis fait mien son leitmotiv « un coup de pédale à la fois ».
J’en parlais ici.

Petit crochet par la Suisse

Après le briefing du matin, nous partons en convoi sympa jusqu’à Genève et traversons forêts, champs de blé, de houblon, de tournesols….

Tournesols et vélos solaires partagent les mêmes valeurs :-)
Photo par l’agence Zeppelin

Remarque de François : « Je vois qu’il y a beaucoup de blé en Suisse. »

Nous voilà maintenant sur les quais du lac où j’ai beaucoup de plaisir à pédaler.
J’y ai des souvenirs de flashmob nez rouge avec des amis lausannois, de pique-niques et de balades jusqu’au jet d’eau avec une cousine et plusieurs amis venus à Genève pour leurs études.

#homeiswhereyourheartis :-)

En Suisse, les jets d’eau sont neutres : ils tirent en l’air…
Photo par l’agence Zeppelin

Depuis le fameux jet d’eau, on emprunte la piste cyclable qui mène à Annemasse et où nous attend une petite collation.

En haut à droite, le vélo de Nate : la surface de panneaux paraît dérisoire par rapport au tandem Suisse et pourtant…

Nate en profite pour faire des étirements car son dos le fait souffrir.
François contacte une amie kiné à Cham’ (Chamonix pour les locaux) mais les ostéopathes de son cabinet sont en congé…
Dirk ajuste alors la position de la selle de Nate : moins de 2 cm qui feront la différence.

De nouveaux compagnons de route

Nate et moi partons avec Arnaud puis nous rejoignons François, Jean-Marie, Alain et Laurent.

Il est parfois difficile d’éviter les voies rapides ou les routes trop passantes.
De temps à autre, on peut suivre des voies vertes protégées.

Nate et moi suivons, soulagés de n’être pas les seuls à nous débattre avec des erreurs d’itinéraire !

Arnaud poursuit sur une piste caillouteuse.
Sa remorque le lui permet.

Longtemps, on pédale à plat. Il me semble qu’on ne se rapproche jamais des montagnes, comme si l’horizon ne cessait de reculer…

Derrière Alain, à bord de son vélo couché

Maintenant, nous ne roulons plus qu’avec Jean-Marie, Alain et Laurent qui voyagent ensemble depuis plusieurs jours.

C’est super sympa de rouler avec des engins différents des nôtres. Ici, Laurent à bord de son tricycle.
Photo par l’agence Zeppelin

Avec eux, arrêt obligatoire au café de Marignier.
Nous faisons alors plus ample connaissance avec ceux qui pratiquent la pause cani (bistrot/café) au quotidien… voilà qui nous a cruellement manqué depuis le départ :-)

C’est vendredi 12 juillet et il y a beaucoup de circulation, auto et moto.
À Marignier, des motards nous invitent au concert de Supertramp organisé par Harley Davidson France.
Ça fait envie (le son de Supertramp ; celui des Harley un peu moins…)

À la sortie du café, nos batteries sont pleines.

Puis les montagnes se rapprochent enfin… ou est-ce nous qui nous rapprochons des montagnes ?

Place aux vélos

« Vous n’êtes pas pris dans les embouteillages, vous êtes les embouteillages »
Une pub de TomTom dont la conclusion (Produit XX. Libérez-vous !) a été détournée par Cycle Chic : « Mettez-vous au vélo. Libérez-vous ! »

En dehors des voies vertes tenues à l’écart des grands axes de circulation, on doit cohabiter avec des conducteurs de voitures agacés par notre procession.
On a beau laisser de la distance entre nous pour que les automobilistes nous doublent en 2 ou 3 fois, on sent qu’ils sont à cran.

Les bandes ou pistes cyclables ne sont pas appropriées :

  • on doit constamment éviter les plaques d’égout et autres imperfections du revêtement ou débris,
  • on est déportés sur des trottoirs aux abords des ronds-points, ce qui nous oblige à freiner et céder le passage à chaque intersection (le but du cycliste, c’est de poser le pied parterre le moins souvent possible)
  • l’accès aux pistes est rarement adapté (zigzag entre des barrières, obligation de monter sur des trottoirs sans bateaux), il faut alors poser le pied parterre.
  • souvent on cohabite avec des arrêts de bus, des piétons, des poubelles, des voitures stationnées…

Anecdote.
Au bas d’une descente, tout un trottoir devient piste cyclable à double sens : chouette !
Sauf qu’il n’y a pas de bateau pour y accéder en douceur : il faut sauter le trottoir à pleine vitesse ou freiner sec avant d’entamer la côte.
À la vue de cette piste, l’énervement des automobilistes est encore plus palpable. Si bien que je finis par sauter le trottoir de côté au risque de renverser/endommager la remorque pour me mettre en sécurité. Une voiture frôle Nate et la passagère baisse sa vitre en hurlant « et ça sert à quooooooooooi les pistes cyclables ?! »
Nul doute qu’à cet endroit-là, les personnes en charge de la voirie n’ont jamais, jamais circulé à vélo…

Ascension facile

Enfin, on arrive au fond de la vallée.

Avant de quitter la cohue de la ville, Jean-Marie recherche un soudeur car le montant qui soutient son toit solaire a souffert sur les gendarmes couchés (oui, Jean-Marie est suisse).

Enfin, nous voilà à l’écart du tumulte et c’est le démarrage de la montée vers Chamonix.
Laurent et Alain partent comme des flèches et on ne les revoit plus.

On fait un arrêt goûter à Servoz.

La vue depuis notre coin goûter

Là, on voit passer Jean-Marie avec son tricycle paré pour la montée.
Et aussi Pierre et Céline avec Thomas (4 ans) dans la remorque.
On se remet en route…

À un croisement où on hésite, arrive Michel, participant albigeois au dernier Sun Trip et leader au challenge du meilleur grimpeur de ce Sun Trip Tour.
Il devient notte guide : depuis le prologue du Sun Trip 2018, Michel sait où sont les pièges alors on échappe à toutes les incitations à rejoindre la route principale bien trop fréquentée.

À la place, on passe par de jolis petits hameaux avec seulement quelques voitures (les riverains) et des points de vue à couper le souffle.

Montée par Vaudagne

Michel aussi s’enthousiasme devant la beauté des paysages… et du glacier.
Il ne cesse de pointer dans sa direction pour partager son émerveillement.
Et c’est vrai que c’est majestueux : la montagne toujours domine et force le respect.
Pourtant le glacier souffre, un ancien de la vallée a expliqué à Michel qu’il y a encore quelques années, il venait lécher la route…

Avec de la batterie, ça passe tout seul.

La vue sur le Mont Blanc est de plus en plus impressionnante.

Arrivée et retrouvailles

À l’arrivée, on retrouve tous ceux qui n’avaient pas atteint Divonne.
Certains n’arrivent qu’à la nuit.

La fatigue marque les visages et plusieurs recherchent déjà des stratégies pour éviter les cols de la prochaine étape.

Au dîner, je fais connaissance avec Daniele et Paul, des habitués du Sun Trip qui se connaissent très bien.

Certains ont eu des difficultés techniques et arrivent à la nuit comme Stéphane ou Laurent & Corentin avec leur tandem.
La salle commune est petite, ce qui fait qu’on ne manque pas d’acclamer à leur arrivée…

L’arrivée de Stéphane (avec Benoît et Olivier à la même table :-)

131 km et de nouveaux Suntripeurs rencontrés et appréciés…

Bientôt une semaine qu’on a quitté Le Puy en Velay et on sent que ce sera trop court pour faire un bout de chemin avec toutes ces belles personnes.

A bientôt pour l’épreuve alpine la plus redoutée (aka festival de cols dignes du Tour de France)
Perrine

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7 réflexions sur “Sun Trip Tour 2019, étape 4 : de Divonne Les Bains à Chamonix”

  1. Merci Perrine, c’était un 12 juillet, et vu que sur plein de traversées de village, les panneaux d’info indiquaient que c’était la saint/fete des Oliviers, plein de Sun Trippeurs m’ont souhaité ma fête quand on a dîné a Chamonix :-)
    C’est aussi les petits souvenirs qui font les grandes histoires ;-)

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